Le musée de Montluçon ouvre ses portes en 1959, dans l’enceinte du château des Ducs de Bourbon dominant la ville. Généraliste, il présente l’histoire et l’ethnologie locale au travers de collections hétérogènes comptant quelques vielles. Ce “curieux instrument” est considéré comme un “élément de la culture populaire locale” par Jean Favier, le concepteur du musée, qui perçoit son fort potentiel identitaire.
Durant les années 60/70 la collection de vielles enrichie par des dons, des dépôts et des acquisitions, prend une ampleur telle que le musée de Montluçon se transforme en musée de la vielle.
En 1993, le musée fait l’acquisition d’une importante collection de cornemuses de Jean-Michel Renard, et marque une extension du champ musical traditionnel. En 1997, l’exposition de guitares électriques “Guitares, guitaristes, bassistes électriques” – une première en France – marque le virage vers les musiques contemporaines électro amplifiées. Le champ du musée s’étend désormais des musiques rurales du XIXe siècle au rock en passant par les fanfares, le musette, le swing, le jazz… : bref, les musiques populaires.
Un champ musical que le musée n’aura de cesse, dès lors, d’explorer à travers de multiples expositions : Du musette au hip-hop, André Messager (compositeur et chef d’orchestre montluçonnais qui a marqué l’histoire de l’opérette), les guitares Jacobacci, etc. Elles permettent à la fois de restituer ce travail au public et de développer les collections, désormais les plus importantes de France en matière de guitares électriques, vielles et de cornemuses.
Le musée de la vielle devenu trop étroit pour accueillir toutes les collections laisse aujourd’hui sa place à un nouveau projet plus ambitieux répondant à des critères scientifiques et culturels précis : le MuPop est né.
Une architecture entre tradition et modernité
Le MUPOP est l’œuvre de l’architecte Philippe Tixier (Atelier 4). Il prend place dans les anciens hôtels particuliers Méchain et Charnisay au cœur de la Cité médiévale. Le parti architectural consiste à affirmer l’identité de ces deux ensembles. L’hôtel Charnisay qui présente un intérêt patrimonial remarquable est restauré dans son esprit d’origine.
L’hôtel Méchain par contre a été beaucoup détruit, modifié et transformé au cours des siècles et seule la façade sur la rue Notre-Dame offre un véritable intérêt patrimonial. Cette façade conservée vient s’insérer, comme un témoignage du passé, dans un nouveau bâtiment qui devient alors le nouvel hôtel Méchain. Les deux bâtiments, qui jouent de leur dualité et de leur complémentarité, établissent un dialogue entre architecture patrimoniale et contemporaine, tradition et modernité.
A l’articulation de ces deux architectures se trouve l’entrée principale placée dans le hall atrium qui se prolonge par un patio. Cette extension contemporaine n’est pas un bâtiment mais, dans l’esprit des formes et des matières du lieu, un instrument sculptural qui joue dans la ville, sa « musique populaire ». Son enveloppe de métal bronze déstructure la forme, trouble les perspectives, amuse l’œil et trouve un accord avec les toitures de la Cité médiévale.
Médiation
Chaque année, le MUPOP développe des activités et des médiations culturelles et animations à destination des enfants. Ces ateliers et visites thématiques sont présentés dans des brochures qui sont distribuées aux écoles de la ville et de l’agglomération quelques semaines avant les vacances scolaires. Les ateliers sont adaptés à différentes tranches d’âge. D’autres activités sont mises en place pour amener des catégorie de personne variées avec des enquêtes musicales, des visites guidées hors les murs, etc.
Une nouveauté est étudiée cette année pour permettre des parcours plus sensoriels, grâce à la pratique de la sophrologie. En groupe restreint et en séance privée, pour un public plutôt local, l’expérience permet de vivre différemment l’approche muséale et musicale, en se rapprochant de l’idée centrale du musée : le live, le vivant.