Le musée des Beaux-Arts d’Agen présente cet hiver l’exposition Goya génie d’avant-garde. Pourquoi Agen pour parler de ce peintre espagnol ? C’est que le musée des beaux-arts a reçu à la fin du XIXe siècle un legs du comte Damase de Chaudordy, comportant plusieurs tableaux du maître. L’exposition, qui se tient jusqu’au 10 février, retrace la carrière du peintre, de ses débuts avec des portraits espagnols, jusqu’à son immigration à Bordeaux, en passant par l’évocation des Dos y Tres de mayo. Le propos de l’exposition est thématique et touche autant les peintures, que les gravures, ou les dessins : on découvre les portraits, la femme dans l’œuvre de Goya,…
Pour ses expositions temporaires, le musée des beaux-arts s’expose habituellement hors du bâtiment principal et investit l’église des Jacobins. Celle-ci, désacralisée, a été divisée pour cette exposition en unités, comme de petites salles insérées sous la haute voûte originelle. Chaque petite salle explore un thème, et chaque thème a un « focus famille » ainsi qu’un dispositif numérique sobre. J’ai visité l’exposition un jeudi après-midi, hors vacances scolaires…donc je n’ai pas vu beaucoup de familles, mais plutôt des couples de retraités ! Cependant, dans l’exposition, tout a été pensé pour accueillir tout le monde.
Des boîtes rouge ont été créées par la Fabrique toi-même avec un scénographe, pour créer un parcours famille. Elles contiennent du matériel et sont accompagnées d’une explication, qui illustre le thème de la pièce. Dedans, on pioche des outils : les enfants peuvent les toucher, se les approprier, pour mieux comprendre le travail de Goya. Il y a par exemple les outils du peintre, de la palette aux pinceaux en passant par un échantillon de toile. Mais on découvre aussi la technique de l’autoportrait ou de la gravure. Pour la gravure, la boîte renferme en fait un tampon, reprenant le dessin d’une gravure de Goya.
On ressort sans aucun doute tout fier d’avoir son tampon du musée, ça donne un côté officiel à son carnet, ça fait « vrai ». A noter : le tampon est destiné à être utilisé sur un livret, car les boîtes rouges vont de pair avec un livret remis à l’accueil aux familles. Un beau souvenir du musée à rapporter chez soi ! Je n’étais pas accompagnée d’enfants ce jour-là, je n’ai donc pas eu de livret à disposition, mais vous pouvez en avoir un bon aperçu dans cet article du site Mon Cher Watson. En parallèle de la thématique des élèves, de l’atelier du peintre qu’on découvre dans l’exposition, la Fabrique toi-même a créé ce livret en lui donnant des allures de cartons d’étudiant en beaux-arts. Comme le tampon, ça fait rêver, non ? Dans ce beau livret, l’exposition délivre les secrets des œuvres pour nous faire rêver. Pari réussi haut la main !
Enfin, cerise sur le gâteau : l’essayage ! Ici, on peut intégrer l’atelier de Goya le temps d’une séance photo en costume. En plus, un panneau suggère des choix de mis en scène tout en étant mis en contexte par des informations scientifiques, mais expliqués sur le ton léger de l’anecdote. On y apprend que Goya s’éclairait de bougies sur un chapeau pour pouvoir peindre même à la nuit tombée. Comme le texte de l’exposition, toute la famille y trouvera son compte : adulte, ado, petit enfant pourront passer un bon moment tous ensemble ! A noter, les costumes à disposition ont été prêtés par le Théâtre du jour, et sont de belle facture. Que demander de plus ? Une belle exposition, digne du statut de musée joyeux des beaux-arts d’Agen !
Église des Jacobins – 47 000 Agen
Tous les jours de 11 h à 19 h, jusqu’au 10 février 2020